C’EST LE PIED!

Dans la continuité de l’article sur les mains, j’espérais faire de nouvelles trouvailles sur Gallica à propos de nos petits petons ou plutôt  avec les arpions de beaux athlètes , mais je n’ai trouvé que quelques illustrations . Rassurez-vous, je vais vous donner d’autres pistes pour prendre votre pied.

La planche 51, étude de pieds est  signée M. Néraudau. Nous ne saurions trop en recommander l’étude à nos jeunes élèves. Car c’est toujours par le dessin des extrémités que se trahissent les défauts ou les qualités d’un artiste. C’est en cela surtout qu’excellent les maîtres et qu’on les reconnaît. Et si cette étude est peu attrayante pour les commençants à cause des difficultés qu’elle présente, elle devient ensuite et à mesure que l’on grandit en force et en talent, l’objet d’une prédilection toute particulière. Extrait du portefeuille du dessinateur


 

Pour ce dessin , il était demandé avant de dessiner de bien observer , voici les conseils qui étaient donnés :

PLANCHE 12  Pieds ombrés.

Pour exécuter avec précision les parties que nous étudions en ce moment , il convient de méditer d’abord pendant longtemps leurs contours. On reconnaitra aisément que l’ordre des difficultés doit nous conduire à examiner d’abord le pied qui est à la droite de la planche, et qui présente les cinq doigts de face et légèrement raccourcis. Le pied tout entier est dans une position de face, on en voit toute la largeur, et il laisse en évidence ce que nous avons dit sur la différence de la courbe de sa partie interne avec celle de la partie externe. Ce raccourci, qui se présente souvent dans les compositions des tableaux, devra être soigneusement étudié. L’oeil s’égare facilement dans l’esquisse de ce dessin, et il a besoin d’être fixé par les règles de la perspective pour ne pas s’écarter des véritables dimensions. Il sera donc important de tracer une verticale passant à peu près dans le milieu du cou-de-pied et une horizontale à la jonction des doigts. Après avoir par un trait démarqué l’ensemble du contour général, sans indiquer la configuration des doigts, on exécutera avec précision les détails de ce contour ; on esquissera les doigts, dont l’arrangement suit, comme nous l’avons déjà fait observer, une courbe plus marquée à leur extrémité qu’à leur naissance. Bien que, sous les hachures qui indiquent le modelé des chairs, on n’aperçoive pas de lignes d’esquisse, cependant il sera bon de marquer d’abord ces détails de formes par un trait large et léger, afin que l’oeil reconnaisse leur figure avant même de procéder au travail des ombres. Ces lignes d’ailleurs ne peuvent pas nuire à la pureté du dessin , puisque, bien avant d’arriver au fini des ombres, elles disparaissent sous les couches de hachures, surtout si on a eu soin de les placer exactement dans l’endroit de l’ombre la plus vigoureuse.

Le deuxième pied a été dessiné d’après le plâtre représentant un fragment du Laocoon antique. On ne manquera pas d’abord de remarquer la crispation et la contraction des doigts et du pied, qui font que ce dernier pose à peine sur le sol. L’arrangement des doigts a éprouvé aussi une altération sensible. Il faudra pour exécuter une bonne copie de ce dessin redoubler d’attention. Ainsi, ce ne sera qu’après avoir placé un ensemble juste et bien composé, renfermant les principales ondulations des contours, qu’il faudra entreprendre une esquisse définitive. Le contour du côté de la lumière exigera surtout une scrupuleuse netteté dans le trait, et il ne faudra y négliger aucune des sinuosités. Les détails intérieurs modelés par des hachures seront indiqués d’abord par des lignes légères, dirigées dans le sens du mouvement des chairs, et ces lignes guideront la main dans l’exécution des ombres.

Ce croquis est plus avancé que le précédent; un grené recouvre les hachures ; aussi rien ne doit être négligé pour atteindre à la pureté des ombres dans ce travail. A. Maurin 

Les planches en bonne définition sont à télécharger ici :

planche 51planche 12


 

Il y a aussi  les célèbres cours de Charles Bargue composés de nombreuses planches destinées à être copiées , voici celles sur le pied. Vous pouvez aussi  lire en ligne le livre complet  ou voir d’autres planches ici.


 

Voici deux dessins d’étude d’après des plâtres de pied de Carl Hermann Martini dénichés au musée d’art d’Harvard , une étude de John Augustus Nahl appartenant au Musée de Los Angeles et un autre de Luke Fildes de 1863 qui se trouve au au Victoria and Albert Muséum en Angleterre

 

 


 

et si vous voulez encore quelques pieds voici une petite galerie à croquer .

Alors à vos crayons, sanguine, plume ou pinceaux …  et prenez votre pied