Le plus agréable lorsque l’on va voir une exposition c’est, d’être surpris, de dénicher de nouvelles choses et ce rendez-vous au Musée de l’Orangerie a tout son intérêt. On découvre la peinture américaine des années 30 mais on y voit surtout de la véritable peinture, chargée d’émotions, de ressenti, de talent, de technique et d’histoire.
GRANT WOOD
Je ne vais pas mentir, je suis allée à cette exposition principalement pour voir le tableau American Gothic de Grant Wood qui n’avait jamais été exposé en Europe jusqu’à présent. J’aime voir les tableaux en vrai, les toucher (euh, non!!! ça c’est interdit). On est toujours surpris par les dimensions, les couleurs, la technique … Pour celui-ci , il n’y a pas eu de véritable surprise, juste le plaisir de mettre le nez dessus pour voir les coups de pinceaux – ou pas 😉 .
J’adore la tête de ces 2 là …
Il faut dire que l’éducation dans une famille de Quaker , cela doit laisser des traces question austérité … Ici, le peintre a pris sa sœur pour modèle et celle-ci n’a pas apprécié le résultat. Il parait même qu’elle lui a fait la tête pendant longtemps. Le portrait de l’homme était celui du dentiste de l’artiste et l’histoire ne dit pas si le peintre a continué à se rendre au cabinet dentaire par la suite. D’autres œuvres de Wood étaient exposées, comme l’ironique tableau Les filles de la révolution, ou la scène dramatique Mort sur la route de la crête en passant par des paysages de campagne américaine à une époque où la vie rurale était en pleine métamorphose. Il évoque dans ses toiles aussi bien les difficultés du monde agricole avant l’arrivée de la mécanisation que les fléaux climatiques. Sa peinture est assez aseptisée, son style est très épuré et très inspiré de la renaissance italienne ou flamande tout en apportant une touche nouvelle.
Wood fut influencé par les enluminures médiévales du manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry (Château de Chantilly), qui décrit le cycle des saisons et la vie qui y était liée surtout pour ses scènes de la vie rurale.
La peinture américaine des années 30
L’exposition s’articule autour d’ une représentation artistique de l’Amérique sociale, politique et culturelle à une époque de grands changements entre le krach boursier et la guerre de 40 : The age of anxiety.
J’y ai découvert beaucoup d’artistes, même si certains noms ou certaines toiles ne m’étaient pas inconnus , il m’était impossible de les remettre dans le contexte historique. Il y a donc ici une cinquantaine d’œuvres à voir pour comprendre l’Amérique des années 30 et classées sous le schéma suivant :
La vie économique
La ville spectacle
Controverse de Paul Cadmus
L’histoire revisitée
Cauchemars et réalités
pour finir avec l’arrivée de l’art moderne américain avec Hopper ou Pollock
Cette exposition est une véritable découverte, j’espère vous avoir donné un petit aperçu. Je vous recommande sans hésitation cette visite : un regard sur une cinquantaine de tableaux rarement exposés en France. Elle se termine le 30 janvier 2017.
Liens
d’autres œuvres exposées comme le double portrait de l’artiste Helen Lundeberg, Thanksgiving de Doris lee ou le travail d’Alice Neel
dossier de presse de l’exposition
Un résumé sympa de la biographie de Grant Wood
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