Copie de Mr Bertin faite au Louvre :
Je suis entrée au Louvre en novembre 2016 et je vous ai raconté cette expérience et mes questionnements dans plusieurs articles ici et là aussi entre autres. Je suis sortie avec ma copie sous le bras fin mars. Cela fait toujours bizarre de sortir une toile du musée. Je ne parle pas des mesures en place pour l’autorisation de sortie, mais des regards que l’on croise. L’impression d’être la dernière « arnaqueuse » du siècle avec mon tableau sous le bras, il faut dire que même recouvert de papier bulle cela ne passe pas inaperçu (1mx 0,8m).
Bref maintenant, Mr Bertin a atterri chez moi, et je me demande bien ce que je vais en faire. J’adorai le voir au Louvre, le retrouver dans son petit local avec les autres copies en instance. J’aimais le promener à travers les salles de l’aile Sully pour retrouver l’orignal salle 60, m’adresser à lui pour lui demander des conseils. Maintenant, il est encombrant et ne suscite plus le même intérêt tout seul. Aux côtés de l’original, il me poussait à me dépasser, il m’obligeait à chercher, chaque détail du tableau d’Ingres m’encourageait dans la pratique et dans la compréhension : comment faire les plis de ce costume noir ? peindre ses mains grassouillettes et imposantes , la chevelure hirsute ? ce petit reflet ici ou là!!! Je ne peux même plus comparer, et je focalise uniquement sur les défauts, les erreurs…
MES CONCLUSIONS
Copier au Louvre n’est pas une fin en soi mais cela reste une expérience formidable et un excellent apprentissage. Aucun échappatoire n’est possible, aucune interprétation non plus (c’est la règle n°1 sinon la demande est différente), il faut comprendre le travail du maitre. On a le droit de se tromper mais il faut trouver des solutions, décrypter le travail du peintre pour s’approprier sa technique. Je comprends maintenant pourquoi beaucoup de peintres sont passés par là.
Aujourd’hui, je pense avoir compris comment réduire ma palette, faire des noirs composés, utiliser la couleur du fond dans tous mes mélanges. Mais, j’apprends surtout à regarder, cela est essentiel ensuite pour le dessin ou la peinture sur le motif. Reste à apprendre ce qui m’échappe et que je ne maîtrise pas : bref, j’ai encore du chemin à faire !!!
Seconde copie : un petit Boilly
« Amateurs d’estampes » de Boilly et un petit tableau que l’on peut admirer au Louvre . J’ai fait cette copie dans mon atelier, juste pour le plaisir!! Il y a quelques temps j’ai trouvé un cadre 18e dans une brocante , il n’attendait plus que l’inspiration pour l’utiliser.
Si cette peinture est très éloignée de celle de portrait de Mr Bertin, par le format surtout. L’un à une hauteur de 1 m et l’autre 24 cm, ces 2 tableaux appartiennent à la même école française du 18e s. Le dessin est la base de la peinture de cette époque , on retrouve la finesse des contours et une exécution soignée.
Pour information et en réponse à la question la plus souvent posée, une copie me demande une centaine d’heures de travail environ pour un portrait classique.
A suivre pour une autre expérience …
et n’hésitez pas à vous y mettre si cela vous tente,
à vos pinceaux !!
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