J’ai eu envie de vous présenter cet artiste assez peu connu mais qui a laissé une œuvre considérable.  Les nombreux croquis, aquarelles, gravures et peintures nous sont parvenus comme le témoignage incontesté de la première moitié du XXème siècle : reporter de guerre, sketch crawler avant l’heure, il a laissé une trace dans l’histoire. 

L'artiste

autoportrait , croquis de Renefer . ©Gallica

Rien de tel que la présentation de Renefer par un ami d’enfance, Georges Normandy, pour connaitre l’artiste. Le texte est extrait de La Gerbe, un livre édité en 1927 sur la vie de quelques artistes de l’époque auquel j’ai ajouté quelques liens.

Je suis la plus ancienne des mauvaises fréquentations de Raymond Renefer. Alors qu’il avait quatre ans, il est de deux ans mon aîné, à Fécamp, dans ma maison natale, nous fracassions déjà, en collaboration, les garnitures de cheminées de mes auteurs. Nos pères avaient fait leurs études ensemble. Ingénieurs, ils voulaient, suivant les principes de l’époque, faire de nous des ingénieurs.
Loyalement, nous nous livrâmes, l’un et l’autre, à l’ivresse des mathématiques et de l’ajustage, mais l’Art… mais la Littérature…
Si j’allai plus loin que Renefer dans le crime, puisque j’exerçai pendant quelques années ma coupable industrie, nos destinées furent pourtant assez parallèles, conformément aux désirs de nos deux bons pères, mais elles le furent dans un plan autre que celui de la mécanique, de l’électricité, de la construction ou de la chimie! Raymond n’avait point encore douze ans qu’il exécutait des dessins à la plume où je me plais à découvrir la genèse de son talent de graveur. Ni lui, ni moi, n’hésitâmes jamais sur le sens que devait avoir notre vie. La vocation était en nous.
Notre adolescence ! Qu’elle différa de celle de nos jeunes camarades d’aujourd’hui ! Et cependant la vie présente nous intéresse; cependant nous ne sommes pas à l’âge où l’on célèbre, en radotant un peu, le « bon vieux temps » des manches à gigot, des cachemires de l’Inde, des redingotes olive et des jeux innocents!… Quels enthousiasmes incendiaires furent les nôtres! Quelles fougueuses aspirations vers la Beauté et, Dieu me pardonne, vers la Gloire!… Nous étions punis pour avoir lu en classe, Verlaine, Samain ou Zola. Nos cadets le sont aussi, mais c’est pour avoir dévoré L’Auto ou consulté la Cote de la Bourse.
Combien de fois Renefer ne se joignit-il pas à deux ou trois camarades – parmi lesquels Charles Tisseyre, qui « tourna » encore plus mal que nous puisqu’il devint député, – pour parler d’art ou pour lire des vers jusqu’à une heure avancée de la nuit! Quelles promenades toutes bruissantes de discussions esthétiques n’avons-nous pas faites, Renefer me reconduisant, moi le reconduisant ensuite, soit dans les campagnes, soit dans ce charmant Paris entourant le Champ de Mars où s’écoula toute sa jeunesse!
L’une de ces causeries me revient à l’esprit. Il était venu me voir à Neuilly où j’habitais alors. Nous remontâmes l’avenue de Neuilly, puis celle de la Grande-Armée. Nous étions joyeux. Songez donc! La Contemporaine, revue alors publiée par l’éditeur Juven, venait de publier un article, en collaboration, que je consacrais à ce vaste sujet : Les Temps héroïques de la Pologne et les romans de Sienkiévicg! Ce travail, naturellement, était illustré par Renefer. Cela trônait à tous les étalages. Bien que nous ne fussions plus alors tout à fait inédits, ni l’un ni l’autre, l’importance de cette publication et le voisinage, au sommaire, de grands noms à côté des nôtres, remplissaient nos cerveaux d’une rumeur glorieuse. Ah! la joie des premiers petits succès!… Or, arrivés sous l’Arc de Triomphe, à l’endroit exact où le Soldat inconnu dort maintenant son éternel sommeil, je m’arrêtai (j’avais choisi ce lieu comme un symbole et comme un présage) et commençai à donner, non sans quelque solennité, à Raymond stupéfait une pièce de cinq francs, puis deux, puis trois, etc. Je lui remettais ainsi le prix de ses illustrations, touché dans la journée à la revue, après avoir eu l’enfantillage de le convertir intégralement en grosses pièces d’argent…
A ce trait, reconnaissez que « cela se passait en des temps très anciens » (1901). Le jeune artiste d’alors, l’artiste aujourd’hui très connu, était généralement comme moi assez désargenté à cette époque, mais il ne songeait pas à l’argent : c’était encore possible alors! Je reverrai toujours l’expression de son bon visage pendant qu’il recevait ainsi les premiers « ors » que lui rapportait son art.
Il descendit les Champs-Elysées, droit, quasi dominateur, ce timide! conscient de sa valeur et marchant dans un rêve. Quant à moi, j’arpentai l’avenue de la Grande-Armée plastronnant devant la foule et dressé dans ma gloire. Ah! jeunesse! Ah! le beau temps ! De quelle miraculeuse betise est donc dotée l’adolescence ! On devient plus intelligent après… mais c’est aux dépens du bonheur.
C’est peut-être parce que, depuis la guerre, les nouveaux venus sont intelligents, ou veulent l’être tout de suite, qu’ils ignoreront toujours des allégresses dont la fraîcheur, persistant à travers les années, parfume à jamais notre vie. Nous les plaignons. Qu’ils nous plaignent s’ils veulent! 
Ayant renoncé à l’industrie, Renefer consentit à « faire de l’architecture ». Rien n’est inutile. L’architecture fut pour lui un métier et une étude. Voyez comme tout ce qu’il crée est solide, équilibré, précis, architectural. Depuis l’âge de treize ans, jamais Renefer ne sortit_ sans son album ou sans sa boîte d’aquarelle. Le nombre de croquis et d’études qu’il fit est inimaginable. 
…/…
L'un des 36 bois gravé de Renefer pour illustrer le livre Jeune fille de Gérard d'Houville ; 1929
…/… Je ne puis songer, dans les limites qui me sont assignées, à raconter par le menu quelle volonté opiniâtre il dut montrer, quelles difficultés il dut vaincre, quels découragements il dut surmonter pour conquérir sa maîtrise.
Ce qu’il a fixé le plus volontiers, c’est Paris sous tous ses aspects : scènes et sites, fruiteries, boutiques de fleuristes, faubourgs, coins de rues si vivants bien qu’ils soient déserts, routes pelées où quelques gueux se traînent. Et, en leitmotiv, Notre-Dame, formidable silhouette autour de laquelle les strophes romantiques claquent encore comme des ailes, Grenelle, le travail, la misère, et le désespoir des quartiers maudits où viennent mourir les victimes qui sont la rançon de notre défectueuse organisation sociale, les déchets lamentables de la vie de Paris – les quais où l’on décharge des pierres blondes, des madriers odorants, des sables roux – les ponts et les berges de la Seine enfin!… Qu’il l’aime et qu’il la chante bien la vie des bords de ce beau fleuve, ses joies, ses tristesses, ses demi-teintes, dans l’atmosphère unique, grise, délicate, un peu maladive et si fine de la capitale!
Dès qu’il se fut libéré des expédients inhérents à tous les débuts : collaboration aux journaux humoristiques : le Rire, le Sourire, l’Assiette au Beurre (dont il dessina un numéro entier : Les Grands Sentiments, introuvable aujourd’hui), Renefer se cantonna pendant longtemps dans l’interprétation des berges et des ponts — au point qu’une de ses expositions particulières eut pour titre les Ponts de Paris, et qu’un critique (Gustave Geffroy, sauf erreur) l’appela le « chantre des rives de la Seine ».
Il s’égara aussi dans les banlieues: suies, fumées, plâtras, baraquements vacillants de Vanves et de Malakoff, fanges de Javel, arrière-bouges du chemin de Perrichaux, là-bas, près de la porte de Brandon; paysages d’usines noires, cahutes perdues dans , des plaines lépreuses, galvaudeux équivoques vautrés sur des « fortifs » poisseuses ou pelées, chantiers de démolition pareils à des villages détruits où les graminées, elles-mêmes, n’osent plus croître, cieux tragiques et pesants, — ou si clairs! il a fixé comme nul autre tout cela; il a fait de tout cela, par l’intensité de son talent, une beauté très spéciale mais très matérielle.
Et ça ne l’a point empêché de célébrer la douceur et la gaîté d’Andrésy, de Conflans-Sainte-Honorine ou de Fin d’Oise — et de nombreux amateurs, suivant en cela Thiébault-Sisson, préfèrent à tout le reste de son œuvre les toiles où il traduit la mélancolie presque défaillante des berges et des eaux. 
Ayant fait avec succès, à Paris, plusieurs expositions particulières de peinture, exposant aux Salons, comme tout le monde, Renefer prévoyait moins que personne les transformations que la guerre opérerait en lui.
Or, la vie des tranchées fit de cet homme, assez fragile jusqu’alors, un gaillard solide, épris de grand air, d’espace, de gymnastique suédoise et de liberté. Sa manière s’en ressentit au point de dérouter certaines critiques, surtout lorsqu’il exposa ses toiles rapportées de Corse et de Haute-Marne.
La Haute-Marne, département inconnu parce que les touristes pressés d’arriver aux villes d’eaux de l’Est : Vittel, Luxeuil, Plombières, Martigny, etc., ne s’y arrêtent jamais, surprit d’abord Renefer par le caractère noble et sévère et les tons profonds de certaines de ses régions : la vallée de l’Aujon, par exemple. Il lui arriva plusieurs fois, devant l’allure générale de certains sites, d’évoquer le souvenir de la Grèce, qu’il visita pour illustrer un livre de Louis Bertrand. Ce fut alors entre ces paysages impérieux et lui un véritable combat. Je l’ai vu revenir, après une séance de plein-air, littéralement exténué, surtout au début de son séjour. Il voulait saisir l’âme de
cette vallée, si différente de son Paris familier, et qui, au rebours d’autres qui séduisent et subjuguent en coup de foudre, — en Riviera, par exemple, — attire lentement, insensiblement, mais pour toujours, qui la regarde bien. Je ne crois pas qu’il existe
beaucoup de tableaux dont l’énergie interne, sans cabotinage, soit aussi formidable que celle des toiles qu’il rapporta des environs de Châteauvillain.
…/…
Le Pont neuf, peinture de Renefer, ©Gallica

…/…Depuis, Paris l’a repris, et, en pleine possession de son métier, souple mais solide, vigoureux sans brutalité, lucide et sûr de lui dans la recherche des volumes, des valeurs et de la couleur vraie, ce qu’il fait est d’une construction parfaite et d’un charme invincible.

Déjà et désormais, Renefer est un maître. Son œuvre gravé est énorme. Faut-il rappeler les illustrations qu’il composa pour les grandes éditions de luxe : du Feu, de Barbusse, dont il composa les images dans les tranchées mêmes ; de la Grèce du Soleil et des Paysages, de Louis Bertrand ; de la Maison du Péché, de Marcelle Tynaire; du Cabaret, etc. Ses bois pour le Gaspard, de René Benjamin ; laCigale, de Lucie Delarue-Mardrus ; la Fée de Port-Cros, d’Henry Bordeaux, etc., sont populaires. Les éditeurs Fayard,
Flammarion, Lapina, etc., n’ont pas de meilleur collaborateur.
Soyons indiscrets. Il travaille actuellement à une grande édition de Mon frère Yves, de Pierre Loti, dirigée par M. Ernest de Crauzat avec un goût très sûr; à une édition, très luxueuse aussi, de Antinéa, de Charles Maurras, pour l’éditeur Lapina; à une édition ornée d’eaux-fortes originales, des Portraits littéraires et mondains, de Jean Lorrain, pour l’éditeur Baudinière, etc.
S’il me fallait situer Renefer parmi les peintres contemporains, je le placerais à égale distance entre Lebourg et Marquet, au-dessus de Marquet.
Une anecdote pour terminer cette ébauche de portrait mal et rapidement brossée.
Plaisantant, je disais un jour à Renefer :
— Comme nous serons tranquilles quand nous serons morts ! Tu nous vois, tous les deux, mollement allongés sur de blancs nuages, oubliant les siècles dans la contemplation perpétuelle de Dieu au milieu d’une musique d’archanges.
— Ben oui, parbleu, on ne serait pas plus mal qu’ailleurs..
— Tu n’as pas l’air enthousiasmé! Si le spectacle de Dieu lui-même et l’orphéon du Paradis ne te suffisent pas…
Renefer me répondit alors avec douceur :
— Dis donc, vieux… Est-ce qu’on peut peindre dans l’Enfer?…
Bois gravé de Renefer

Revue de Presse

Son travail d’illustrateur est tellement conséquent qu’il est difficile de se contenter de quelques bois gravé  issus de l’édition. Pour en savoir plus , je vous conseille le site  Renefer.org  et je vous  glisse ci-dessous une coupure de presse, quelques illustrations et un article intitulé « A la manière de Renefer.. » signé Claudel paru dans la revue d’art Septimanie

L'exelsior du 04 octobre 1913 article de presse sur l'exposition de Renefer - ©Gallica
extrait de la re-edition de Mon Frère yves de Pierre Loti contenant 136 gravures de Renefer

A la manière de ...Renefer

Je suis allé voir Renefer, plaignez-moi, sept étages, et encore pas dans la vallée, non, à moitié chemin de Montmartre, près de cette mer sans cesse agitée qu’est la place Clichy; heureusement l’accueil qui est fait là-haut, vous remet d’aplomb, c’est d’abord un sourire, puis un bonjour qui vous fait chaud quand on a froid. On est tout de suite chez soi.
Je voudrais vous parler du graveur Renefer, puisque nous passons du XIXe siècle en plein XXe qui voit remettre en valeur l’art xylographique,heureusement conduit par une génération d’artistes tels que, Renefer, Clément Serveau, Paul Baudier, Paul Colin, Hermann, Rouquet, etc, qui ont remis à sa place exacte, la vraie forme d’illustration typographique. Mais avant de vous parler du graveur laissez-moi vous présenter l’homme.
Sans doute, vous vous attendez à voir un grand atelier, meublé d’un divan décoré lui-même d’un modèle, et le propriétaire, en larges pantalons, cheveux longs, aussi longs que la pipe. Non-, ce n’est pas ça du tout. Renefer est un artiste. On ne le voit pas à son physique, qui est celui du monsieur qui passe sans faire curieusement tourner les têtes, mais c’est un artiste tout de même, on le voit surtout à ses… productions. Chez lui vous êtes d’abord séduits par l’ordonnance de l’intérieur propre comme un sou neuf – là aussi il rompt la tradition – de belles toiles bien exposées dans des cadres discrets, et tout de suite, heureux de vous parler dessin, il s’anime et raconte, raconte sa vie ; sa vie, mon Dieu I elle a été ce que sont la plupart des vies d’artistes, incompris tout d’abord, ayant confiance quand même, les illusions s’ajoutant aux désillusions, et enfin les premiers travaux aux étalages, la collaboration à plusieurs journaux humoristiques et satiriques. Le Rire, Le Sourire, L’Assiette au Beurre, etc. ; il fait de l’œil à la Gloire qui passe et elle lui répond. Gustave Geffroy l’appelle « Le Chantre des rives de la Seine ». Renefer est un marin, à sa façon, et les berges de la Seine n’ont plus rien de caché pour lui. Tout ce qui travaille, tout ce qui remue, tout ce qui fume, l’attire, et automatiquement le crayon court sur le papier. Il ne dessine pas, il… photographie, mais ce qu’il photographie, ce n’est pas le personnage, ce n’est pas le bateau qui passe, c’est le mouvement. Non, ce n’est même plus de la photo… c’est du Cinéma.
Amoureux du document, il se rendit en Grèce pour illustrer un livre de Louis Bertrand, ce fut alors, dit son ami Georges Normandy, entre la Crèce et l’artiste un combat d’où certains soirs on voyait Renefer revenir exténué, mais je suis tranquille, j’ai pu me rendre compte que la Grèce s’est livrée toute entière, et toute son âme, est contenue dans des feuilles, comme des herbes détachées rapportées d’un lointain voyage, et qu’on ne regarde que rarement, mais très amoureusement ; et si vous voulez vous rendre compte que je dis vrai, prenez note de cette indiscrétion, un volume va paraître « Anthinéa » de Charles Maurras, où Renefer a laissé traîner son talent, j’ai vu ces feuilles où une petite gravure en noir met du soleil plein la page, j’ai vu ces gravures en couleur qui ont nécessité une vingtaine de bois pour chacune, et autant de tirages, et si Maurras a donné un corps bien vivant à ce livre,
on peut bien dire que Renefer lui a donné une âme ; et pourquoi ne prononcerai-je pas le nom de l’Editeur ? Monsieur Lapina, puisqu’il a été le doigt du Créateur qui a réuni ces deux valeurs. Je disais que Renefer est un marin à sa façon, oui à sa façon, car s’il aime peu aller sur la mer — je crois qu’il me l’a avoué — c’est la mer qui a déteint sur lui, et si vous le rencontrez un jour, demandez-lui donc — oh ! pas longtemps parce qu’il est pressé — demandez-lui donc de sortir de ses cartons, ils sont nombreux, quelques planches de croquis de là bas, vers Pont Labbé, et puis si vous êtes en veine, il vous montrera peut-être, son petit dernier, « Mon frère Yves » de Pierre Loti. Il l’a couvé plus de deux ans sous l’œil éclairé de Monsieur Ernest de Crauzat, près de deux cents gravures sur bois en noir, mais je vous en prie, ne mouillez pas votre doigt pour tourner les pages, vous seriez foudroyé ; après, mon Dieu, après, vous pourrez partir… vous aurez vu le Paradis.
Renefer a encore illustré bien des éditions, notamment les éditions populaires de A. Fayard : « Gaspard », La Gigale » etc, rappelons avec La Fée de Port Cros », également, les éditions de luxe : avec eaux-fortes composées dans la tranchée, pendant la guerre, pour « le Feu » de Barbusse ; « La Grèce du Soleil et des Paysages » de Louis Bertrand ; « La Maison du Péché » de Marcelle Tynaire ; « La Terre de Béarn » de Ch. de Gontheu avec de magnifiques lithographies ; etc..
Renefer comme peintre, graveur, illustrateur aux dons multiples, peut être placé en tête d’une époque.
CLAUDEL

2 commentaires

Gabrielle · 20 avril 2023 à 12 h 04 min

Merci pour cette mise en lumière de l’artiste Renefer si talentueux et qui a tant à dire. Gabrielle Thierry, Renefer.org.

PS : je vais aller lire l’article sur Clement-Serveau, un de ses nombreux amis graveurs 😉

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