Après cette période de « fièvre acheteuse » durant les fêtes de fin d’année, je me fais ce petit plaisir de montrer du doigt cette surconsommation qui existait déjà (malheureusement) il y a quelques années. 

1846 - 1893

Emile Goudeau

En écrivant en1893 son livre « Paris qui consomme » le journaliste et romancier Emile Goudeau, comme l’avait déjà fait 50 ans avant lui Eugène Briffaut  dans son livre « Paris à table », n’imaginait certainement pas l’horreur de la surconsommation qui détruit la santé et la planète de nos jours.

Mais avec  ce livre illustré nous pouvons comprendre à quel point nous étions déjà mal engagés…

Consommer

 Je reprendrai ici quelques écrits d’Henri Beraldi  dans la préface. Mais je vous conseille d’aller feuilleter le livre sur Gallica, le texte est loin d’être obsolète. Il avait été tiré à 138 exemplaires et illustré par Pierre Vidal.
illustration Pierre Vidal -©Gallica
illustration Pierre Vidal -©Gallica

A l’époque :

« Un parisien moyen consomme moyennement par an 300 livres de pain, 120 de viande, 24 de poisson, 20 de volaille, 20 de charcuterie ….200 œufs , 200 litres de vin et 11 litres de bière : substances que lui fournissent 18000 bouchers, 18000 boulangers, 1000 charcutiers, 40500 épiciers et un nombre incalculable de débitants, véritable « valets de gueule » chargés d’assurer pour l’ogre Paris la permanence d’une gargantuesque mangeaille et d’une beuverie pantagruélique »
Henri Beraldi

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Je vous laisse apprécier les chiffres et les comparer à la carte interactive  des commerces de Paris 

Le consommateur du 19e siècle

Bistrot chic, ill. Pierre Vidal
Bistrot chic, ill. Pierre Vidal
Définition de  la consommation :
« Consommer, c’est introduire dans l’appareil digestif, par manière de plaisir et sans nécessité absolument démontrée, une substance quelconque, plus particulièrement liquide, et de préférence dans un établissement public.
Nous disons : sans nécessité bien établie, parce que le trait essentiel de la consommation est d’être du superflu, cette chose si nécessaire. »
bistrot populaire, ill P. Vidal 1893
bistrot populaire, ill P. Vidal 1893
 Oui, car prendre un repas après une journée de travail, ce n’est pas consommer, mais :
 « se titiller l’appétit par des apéritifs, s’alourdir de repas surtruffés … consommer Yquem sur Xerès, Romanée sur Pichon-Longueville … renouveler la faim par des sorbets, et forcer la digestion par le café et les liqueurs, ça :
C’est consommer!!! »
Déjà à l’époque , on consommait pour le plaisir de consommer. On nous montre que déjà l’homme était inventif par le décor et les accessoires pour appeler à toujours plus de consommation. 
C’était en 1893, Paris consommait , Goudeau l’a écrit et Vidal l’a illustré, je vous remets le lien ici. Bonne lecture.

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