L’art de la copie
Cézanne disait : «Il n’est pas de meilleure école que le Louvre».
Quoi de mieux pour copier une œuvre que d’avoir l’original en face des yeux ! La copie d’œuvre originale dans les musées est une activité tout à fait légale encadrée par le décret N° 1255 du 11 mars 1957 article 41.
La meilleure façon d’apprendre est de se nourrir de ce qui précède. Beaucoup de grands artistes ont commencé la peinture en s’exerçant à la copie. C’ est un art difficile, qui demande beaucoup de pratique. Il faut s’appliquer, s’acharner à rendre la copie conforme à son sujet. Il faut étudier l’œuvre, la composition, les techniques utilisées par l’artiste … et essayer de construire à partir de ce qui existe déjà sans tomber dans l’interprétation.
Peindre dans un musée est une expérience et un exercice très formateur, impossible de se défiler, il faut préparer les supports, tester des tas de recettes, se documenter sur les couleurs utilisées, essayer de voir le travail du peintre sous les couches de vernis, ignorer les altérations dues au passage du temps … et organiser les séances de travail dans le temps imparti.
1er essai : peinture flamande
J’ai choisi dans un premier temps de travailler le portrait, et l’autorisation de copier a été acceptée en avril 2015 pour le portrait d’un vieillard de de Jan Woutersz.
Peinture terminée et encadrée
support bois 44 x 61 cm
2ème essai : Dürer
Après cette première expérience, me voici grisée par le plaisir de peindre au Louvre sous la protection des grands maitres et sous le regard indulgent ou critique du public de passage.
J’ai eu tout l’été pour potasser sur ma nouvelle demande :
l’autoportrait aux Chardons d’Albrecht Dürer
Je suis entrée fin septembre avec l’autorisation de peindre jusqu’au 18 décembre 2015 … dur dur!!! Voila déjà un mois que je travaille et les questions se multiplient à chaque séance, pas question de baisser les bras :
« Albrecht, où as tu mis le mode d’emploi?? »
L’artiste avait peint cet autoportrait sur un parchemin, qui a été ensuite marouflé sur toile. Beaucoup d’études sur l’artiste disent que le peintre-graveur avait pour habitude de faire un dessin préparatoire très abouti. Ne sachant pas comment aborder la peinture sur parchemin, j’ai préparé mon support en marouflant un papier parcheminé sur une toile de lin encollée. J’ai ensuite enduit le tout avec un mélange de colle de peau /craie.
Une fois entrée au Louvre, j’ai passé mes premières semaines à faire le dessin à la pointe d’argent, cela m’a pris plus de 12 heures avant de commencer la peinture.
J’ai commencé les premières couches de peinture, mais les différentes étapes de mon travail feront l’objet d’un post lorsque j’aurai terminé …
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